Startup or not startup ?

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"Startup" deviendrait-il le mot à placer dans une conversation qui se veut un peu branchée cet été ? Le président Macron a placé la barre très haut en disant qu'il voulait gérer la France comme une startup.

From zero to hero !

Cette phrase fait partie du langage courant des startups. Vu sous cet angle, nous n'oserions pas poursuivre la comparaison avec la France, sous peine de nous fâcher définitivement avec nos voisins français et ne plus pouvoir y passer tranquillement nos prochaines vacances.
Mais une question fondamentale nous reste à l'esprit : la startup serait-elle devenue la voie incontournable de l'entreprenariat porté par les générations Y et Z ?

Calquer son business model sur la success story de Facebook, Twitter, Google, ... est ambitieux. Penser avoir trouvé le point de disruption (c'est-à-dire cette idée tellement innovante qu'elle va changer notre façon de vivre) part certainement d'une envie légitime d'entreprendre, d'apporter sa contribution au Monde voire même, peut-être, d'en changer carrément la face.

Ce qui est plus étonnant quand on parle de startup, c'est qu'on entend peu parler d'objectifs à long terme ou d'avantages en matière sociétale. Avoir complété patiemment un business model canvas ne garantit pas forcément que l'idée novatrice apportera une réelle plus-value à la Société.
L'objectif de la startup devient parfois court-termiste : flatter l'égo de son fondateur (appelez-le CEO, ça lui fera plaisir) et l'enrichir rapidement, soit par une introduction en bourse ou soit par à un rachat rapide par un groupe puissant à la recherche de cette fameuse "licorne" (unicorn) que peu de gens, en définitive, ont trouvée.

Le sentiment d'incertitude de la génération Y est exacerbé dans ces nouveaux cadres de travail, rythmés par une concurrence féroce et la pulvérisation de tout ce qui pourrait s'apparenter, de près ou de loin, à quelque chose de durable.

"Bienvenue dans le nouveau monde" de Mathilde Ramadier

L'arrivée des startups n'est pas un phénomène anodin pour la société. Des acteurs extérieurs sont impactés par celles-ci.

collaborateurs startup

La construction d'une entreprise se fera immanquablement avec des collaborateurs. Autant d'êtres humains ayant des besoins légitimes en matière de respect, de satisfaction au travail, d'appréciation de la part des supérieurs, de participation à l'obtention d'un Objectif connu de tous pour l'entreprise.

Il est probable que la startup pensera naturellement à donner le titre de manager à chacun, à planifier des Friday Drinks, à organiser le travail dans un open space, à planifier des team buildings, à les terminer par une sortie en boîte dans l'endroit branché chéri par le CEO, ...

Mais est-ce sympa ou véritablement nécessaire ? Un kicker au milieu d'un open space garantit-il l'adhésion des collaborateurs à l'Objectif de l'entreprise ? Pendant un certain temps, peut-être ! A long terme ? Les chimères s'envoleront bien vite ...

Une entreprise démarre grâce aux fameux "clients zéro", les premiers à faire confiance à ce jeune qui commence, à cette petite société qui débute. Ces clients, ainsi que tous les suivants, il ne faudra jamais les décevoir. Ils attendent certainement un partenaire durable, un interlocuteur qui apporte une vraie solution avec de vrais avantages. 
Aujourd'hui, demain, après-demain ... Et pas juste le temps d'un launch qui suit une phase de stealth mode.

 

clients startup
faillite start up

Les chiffres le prouvent : 90 % des startups ne deviendront jamais Facebook, elles disparaîtront. Entre l'étape "zéro" et l'étape "Je pensais devenir un héros", elles auront consommé une quantité incroyable de ressources produites par les collaborateurs ou livrées par les fournisseurs. Mais le couperet de la faillite passera peut-être par là ...

On répètera que le CEO apprend de ses erreurs, qu'il rebondit sur ses échecs, qu'il optimise sa stratégie et qu'elle finira par être payante. Pendant ce temps, ceux cités ci-dessus jouent le rôle de la banque.
On a beau louer les facilités de l'échec et le droit de recommencer à l'américaine mais quand vous êtes un fournisseur belge d'une société qui se plante, vous savez que l'argent que vous y laissez est perdu à jamais. 
L'échec est peut-être une valeur à cultiver, mais quand il est sponsorisé presqu'exclusivement par des gens peu concernés (fournisseurs de matériel, d'infrastructure, ...), cela frôle l'indécence.

Chaque entreprise qui réussit doit contribuer de façon équitable aux besoins de la Société. Cela s'appelle la fiscalité.

Notre gouvernement a prévu des sources de financement procurant un avantage à qui finance une startup (le "Tax Shelter pour Startup"). Mais pourquoi uniquement pour les startups et non pas pour les autres sociétés ?  
Pourquoi une société de taxis est frappée de l'impôt des sociétés à 33,99 % alors qu'un chauffeur Uber est taxé à 10 % ? Pourquoi une société hôtelière passe-t-elle à la caisse à raison de 33,99 % tandis qu'un logement AirBnB est taxé à 10 % ? 

taxe startup

La startup serait-elle juste un nom qui accorderait d'autres règles de jeu ? Un nom permettant d'utiliser ses collaborateurs, de ne pas se préoccuper du long-terme, de se financer pour pas cher auprès de ses fournisseurs, de contribuer de façon moindre aux besoins de la Société ?

Et si on ne retenait que l'esprit "startup" ?

L'esprit "startup", c'est certainement cette envie d'entreprendre, ces idées nouvelles, ce dynamisme, cet esprit jeune, cette souplesse, cette recherche d'épanouissement et de dépassement de soi.

Cette force et cet état d'esprit constituent une base importante pour la création d'une entreprise.

A notre avis, ajoutons-y une réflexion à long-terme, un avantage pour la Société et une transparence sur l'Objectif de l'entreprise. Le cocktail sera parfait.

succes startup 

Mercator est-il une startup ?

Nous sommes presque fiers de répondre par la négative.

Nos collaborateurs n'accepteraient pas de travailler dans un régime proche du culte de la personnalité ni sans connaître l'avenir de l'entreprise.
Nos clients qui investissent dans un ERP, qui devient à la fois le coeur et le poumon de leur Entreprise, n'accepteraient pas que Mercator soit revendu, demain, à un edge-fund.
Notre équipe de programmation se sent responsable de la confiance que nous portent nos clients. Elle n'a pas besoin d'un kicker dans les bureaux pour comprendre qu'elle est importante et qu'on attend le meilleur d'elle, et plus encore.